mardi 25 août 2015

"Ses griffes et ses crocs" de Mathieu Robin

Chronique de Claire de La soupe de l'espace



Un bijou ! Ses griffes et ses crocs fait ressortir un panel d’émotions tellement large qu’il en bouleverse son lecteur. Sur certains points il pourrait rappeler Maintenant c’est ma vie, avec ces jeunes qui se dépassent face à quelque chose de plus grand, d’incompréhensible presque.

Marcus, le héros – ou anti-héros – , a une vie régie par ses tocs : il ne peut pas marcher sur les rainures du parquet ; doit impérativement prendre le même chemin au retour qu’à l’aller. À tel point qu’il est persuadé qu’il arrivera un drame s’il enfreint les règles qu’il s’est imposé.

Alors quand ses parents décident de partir en vacances avec une famille d’amis dans leur chalet isolé en montagne, il sent tout de suite le danger rôder au creux de la forêt, sans réussir à le définir vraiment. Au fur et à mesure, malgré et face aux différents évènements, la vie s’organise au chalet, en petite communauté, agréable ou parfois moins. On est touché par ce roman aux personnages loin d’être édulcorés, à chacun ses défauts et surtout ses forces. D’ailleurs la richesse pourrait résider dans le fait que le roman permet à chaque personnage d’avoir sa voix, de s’exprimer malgré la focalisation sur ce Marcus et sur son parcours initiatique.

Il y a aussi une richesse incroyable dans l’intrigue, qui nous fait passer par des thèmes, des genres très différents. On retrouve dans un même ouvrage la vie de famille, les vacances entre amis, les premiers émois, la maladie, le drame. La nature elle aussi est omniprésente avec cette Montagne Noire, grande inconnue du livre, et cette forêt toujours plus sombre, plus incompréhensible, plus oppressante qui deviendrait presque un personnage à part entière du roman. C’est d’ailleurs au creux des arbres, tapie dans l’ombre, que se trouve l’intrigue, sous la forme d’une légende cheyenne, mi-chamanique, mi fantastique, qui raconte qu’une bête monstrueuse hante la montagne.

L’auteur réussit à construire son livre avec tellement de naturel que l’on se fait balader un peu facilement, passant de la trouille, de l’angoisse à la douceur et du drame à l’espoir. De la première à la dernière page, le suspense dure, captive le lecteur qui découvre les évènements, les explications au compte-goutte et réussit à être surpris à chaque page. À lire cet été à partir de 12 ans !

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