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mercredi 3 juin 2020

"Joan Baez : Non à l'injustice" de Mureille Szac

Chronique du blog Takalirsa


Dans un récit où se mêle à la voix de Joan Baez celle d'une groupie qui l'a suivie toute sa vie, on découvre les convictions de cette chanteuse engagée autour d'un "rêve d'égalité, de paix et de justice".

L'injustice sociale, la jeune Joan sait ce que cela fait: ayant hérité du teint mat et des cheveux noirs de son père mexicain, elle est méprisée par les enfants blancs mais aussi, parce qu'elle ne parle pas espagnol, exclue par les petits Mexicains. Toute jeune aussi, elle découvre à Bagdad (où elle a habité avec sa famille) la misère et la souffrance des plus démunis. Mais c'est sa rencontre avec Martin Luther King qui déclenche sa vocation: ce grand homme qu'elle admire profondément "met des mots sur ce qui l'habite". A ses côtés elle fera la Marche pour l'égalité à Washington où elle chantera l'hymne de la protestation contre les lois racistes et ségrégationnistes, "We shall overcome" ("Nous vaincrons").

Comme lui, Joan "déteste la violence" et ses actions se feront toujours pacifiques. Car l'artiste ne se contente pas d'associer chanson et militantisme "juste avec ma voix et ma guitare": elle est également active sur le terrain partout dans le monde. Si cette courte biographie s'ouvre sur le festival de Woodstock, "le plus grand rassemblement hippie de tous les temps" contre la guerre au Viêtnam, on la croise également à Hanoï en 1972 sous les bombardements américains, ou encore en Thaïlande en 1979 dans les camps des réfugiés cambodgiens.

L'auteure nous transporte d'une époque à l'autre, ce qui peut déstabiliser un jeune lecteur n'ayant pas les connaissances historiques requises, cependant la chronologie en fin d'ouvrage permet de se repérer dans tous ces événements. On comprend vite que Joan Baez utilise, en plus de ses chansons, les caméras pour témoigner et dénoncer les injustices à travers le monde, quitte à faire de la prison pour défendre ses idées! Car plus qu'un combat, son idéologie humaniste est une façon d'être, au-delà des modes musicales et des audiences. D'ailleurs la chanteuse refusera toute sa carrière "de se vendre aux multinationales".

A travers les paroles de Nicole la fan de la première heure, on comprend toute l'influence de cette personnalité lumineuse et altruiste sur son public. L'ouvrage se termine avec un dossier sur les chansons engagées à travers le monde et les époques, mettant en lumière d'autres chanteurs "témoins engagés et critiques de la société".


mardi 26 février 2019

"Jacques Prévert NON à l'ordre établi" de Murielle Sac

Chronique du blog Takalirsa


Un zoom sur les épisodes-clés de la vie de Jacques Prévert afin de mieux comprendre l'homme et l'artiste qu'il était.

On apprend que Jacques Prévert a toujours été farceur ("mauvais esprit" disaient certains), s'amusant gentiment aux dépens des autres voire les scandalisant. Les repas dominicaux chez son grand-père éclairent sur son opinion des curés, ces "personnages hypocrites et mauvais". Pareil pour "les uniformes, Jacques ne les aime pas, pas du tout" et "il a toujours nourri une sourde hostilité à la fièvre patriotique de la guerre". On le voit aussi, avec ses amis, "épingler de leurs sarcasmes tous les bourgeois". Ainsi il "met en accusation la société des années 1930" à travers des "jeux de mots brillants" qu'il mêle à "un humour ravageur", que ce soit sous forme de dialogues pour le théâtre politique Groupe Octobre, ou bien au cabaret de son frère Pierre, juste après la sortie de son premier recueil, Paroles, au succès impressionnant (5 000 exemplaires vendus dès la première semaine!). J'ai également appris qu'il avait été auteur de scénarios.

Ensuite un petit dossier apporte une ouverture sur d'autres artistes ayant "joué de la dérision comme d'une arme de contestation à l'aide de caméras, crayons, mots et musique", de Charlie Chaplin jusqu'à Charlie Hebdo en passant par Georges Brassens et Coluche. Une bibliographie détaillée encourage par ailleurs à approfondir cette première approche du personnage.

jeudi 8 mars 2018

"Angela Davis : Non à l'oppression" d'Elsa Solal

Chronique du blog Takalirsa


Mon engagement, comme tant d'autres gens ordinaires devenus légendaires, consiste à faire savoir aux autres qu'ils ne sont pas seuls. 



Angela Davis est le symbole mondial de la révolte des Noirs, des femmes et de tous les opprimés, mais lui, il n'en sait rien. Lui, c'est un jeune réfugié qu'Angela Davis a rencontré à Calais, à qui elle va raconter sa vie. 

Au fil des lettres qu'elle lui adresse, elle évoque son enfance dans la violence raciste, son engagement militant aux côtés de tous les exclus, la traque dont elle a été victime, accusée d'un meurtre qu'elle n'a pas commis, l'humiliation de la prison, son procès et l'indignation internationale qui la consacre leader des révoltés... 

Mon avis : 

   ♪ Angela ♫ John Lennon et Yoko ("Une chanson, pour moi!" p.54) 

La vie d'Angela Davis en sept épisodes clés et une profusion d'émotions. 
Tout commence avec "la peur basique de tous ceux et celles pour qui la liberté n'est pas donnée à la naissance." Maisons dynamitées, insultes, passages à tabac, arrestations : l'enfance d'Angela s'est déroulée sur fond de violence. Quand, plus grande, elle comprend que "l'oppression d'un groupe par un autre a un unique but : le profit, le pouvoir", c'est un sentiment de colère et d'injustice qui l'envahit et la mène à une première "vague de révolte" : "Je me suis engagée pour militer." 

Pour autant elle se sent "impuissante et frustrée" face au système. Difficile de "rester digne" malgré les humiliations. Heureusement elle n'est pas seule : en effet, "des milliers de personnes dans le monde m'ont témoigné leur soutien." : "Il fallait orienter notre énergie ensemble, pour qu'elle ait un autre impact que celui de notre propre dévastation." Elle devient "un symbole contre l'oppression dans le monde entier", "le symbole de l'énergie que nous avions mise ensemble pour obtenir des droits", y compris pour les femmes. 

    ♪ Sweet black angel ♫ The Rolling Stones 

Le combat d'Angela Davis est colossal cependant j'ai trouvé que ce petit livre ne le mettait pas pleinement en valeur. Ecrit à la première personne, il s'adresse à un inconnu qui ne répondra jamais. On comprend que le parallèle avec la situation et le ressenti de ce réfugié traduit une volonté de transmission - du courage, de l'engagement, de la contestation. Mais la concision du propos, l'enchaînement un peu décousu, le style un peu sec, voire agressif, font qu'on ne s'attache pas vraiment à cette pourtant grande dame et qu'on ne mesure pas vraiment l'ampleur de son parcours. A noter en fin d'ouvrage : une bibliographie particulièrement complète et variée, "pour aller plus loin" justement dans la découverte du personnage. 


lundi 25 septembre 2017

"Angela Davis / Non à l'oppression" d'Elsa Solal

Chronique du blog Songes d'une Walkyrie


« La communauté noire endurait des rafles en permanence, la police raciste, les violences, lynchages, supplices et exécutions sommaires redoublaient. J’ai continué mes études et mes voyages mais je vivais très mal d’être loin du mouvement des droits civiques qui prenait de l’ampleur dans mon pays. Une vague de révolte se soulevait . Dès que ce fut possible, je suis rentrée aux États-Unis pour en être. » p.28

« Non », adverbe exprimant une négation, une idée de désaccord, franche, directe dont on ne peut tergiverser le sens uniquement, trois petites lettres et tout est dit, « non » prend dans le présent titre tout un sens qui va bien au delà de celui pour lequel il est usuellement utilisé, on ne peut plus dire non à ce qu’il s’est passé, mais nos enfants et nous – même peuvent encore dire non à ce qui pourrait se reproduire, à ce qui existe encore aujourd’hui, à ce qui pourrait un jour arriver.

« Oppression », mauvais traitement, discrimination d’une catégorie de personne, un terme qui induit de juger par la différence, par un sentiment de pouvoir sur autrui, par cette idée incongrue de se sentir mieux qu’un autre. Le terme est fort, très expressif, violent d’un point de vue psychologique pour en devenir parfois physique, pourtant à la lecture de ce titre, ce mot mérite une majuscule, parce qu’il a finalement eu (a et aura) bien trop d’importance dans notre société humaine.

Vous l’aurez donc compris, ce roman destiné à la jeunesse (dès 12 ans) est un hymne à une icône noire, Angela Davis, qui s’est battue pour la liberté et les droits des noirs américains victimes de ségrégation raciale et se bat encore aujourd’hui contre le racisme et l’oppression dont sont victimes les minorités toutes confondues.

Dans ce roman, Angela Davis s’adresse à un jeune homme, à travers de multiples lettres, elle lui parle de son expérience, de ses sentiments, de ses émotions, tout est très personnel, tout est assez intense, révoltant, une vie incroyable pour une femme incroyable. Elle lui dévoile tout cela dans le seul but de lui faire comprendre une chose, le chemin de sa vie ne dépend que de lui.

« Tu existes ! Tu as de la valeur. » p.33

Elle comprend ce qu’il ressent, elle comprend sa colère, son besoin de se victimiser, son souhait que tout cela s’arrête, que cette douleur d’être différent et d’être traité comme tel ne soit plus qu’un mauvais souvenir, d’être et de se sentir seul, que tout cela trouve enfin une fin. Les expériences de la femme sont difficiles, vraiment, de ses souvenirs d’enfance douloureuse aux expériences de femme adulte, vivant la peur au ventre d’être prise pour cible, d’être tuer pour une soit-disante « légitime défense », d’être traitée en paria, parce que la couleur de sa peau est noire, penser au bruit des explosions qui venait interrompre les jeux innocents. Elle y raconte ses études, ses voyages, en France notamment, « liberté, égalité, fraternité » avait alors tout un sens pour une jeune noire issue d’un état du sud ségréguée, mais elle a vite déchanté… Elle y raconte son incursion dans la contestation, ses combats, ses révoltes, un soutien et des conclusions hâtives qui l’ont faite devenir une ennemie du FBI, sa cavale pendant des mois, la prison, horrible et amer expérience, la libération, enfin !

« Je respire. La paix enfin. L’insouciance. C’est cet instant léger que je voulais te faire partager. 
Il viendra pour toi. Sois-en sûr. » p.71

Beaucoup d’émotions sont renfermées dans ce titre de moins d’une centaine de page qui n’attendent que d’être libérées, connues et partagée, la Peur en particulier, la véritable peur. C’est concis, pas franchement développé mais l’essentiel y est, suffisant pour sensibiliser nos jeunes adolescents, l’auteure raconte à travers de petits chapitres courts, les différentes étapes importantes de la vie d’Angela Davis, les évènements clés qui font d’elle ce qu’elle est aujourd’hui, une femme qui croit à la liberté de vivre de chacun.

En bref, un petit ouvrage grand par son contenu, il propose une façon intelligente de traiter d’une thématique forte et engagée pour la jeunesse, les choses sont peut-être simplifiées, mais pas besoin de fioritures pour dire des choses aussi importantes. Une collection et un roman à suivre assurément.

lundi 10 juillet 2017

Simone Veil "Non aux avortements clandestins" de Maria Poblete

Chronique du blog allon Z'enfants


Pour faire découvrir aux ados l’immense dame qui vient de nous quitter, ce court texte signé Maria Poblete, Simone Veil, Non aux avortements clandestins est une très belle clé d’entrée.

« Les cris des SS déchirent la nuit.
- Raus, raus ! Dehors, dehors ! Laissez vos bagages dans les wagons, mettez-vous en file. Avancez !
Il faut faire vite, ne pas tomber, ne pas céder, encore moins dire sa fatigue, son épuisement, son indignation. Partis il y a deux jours et demi du camp de Drancy, entassés dans des wagons à bestiaux, sans eau ni nourriture, les prisonniers sont déjà à bout.
Les nazis font montre d’une organisation précise, absurde, pointilleuse. Ils comptent les « pièces ». Ils beuglent, trient. Les femmes costaudes dans une file, les hommes dans une autre. Les faibles plus loin. »

Simone Veil a traversé son siècle. Déportée à l’âge de seize ans aux côtés de sa mère et de ses sœurs en avril 1944. A la descente du convoi à Auschwitz-Birkenau, quelqu’un lui susurre à l’oreille « Dites que vous avez dix-huit ans. » Ce conseil lui sauvera la vie.

Toute sa vie sera marquée par les chances à saisir, la volonté de les saisir, la capacité à les provoquer et à se battre pour les faire aboutir. Simone Veil est au-delà de tous les combats, elle veut la paix coûte que coûte, elle se bat contre les injustices faites aux femmes et son grand message est le pardon, l’acceptation de l’autre, le refus de tous les replis. Par toutes ses actions, elle incarne la grandeur.

Dans ce court texte, Non aux avortements clandestins, Maria Poblete retrace avec justesse le combat de Simone Veil pour les femmes et resitue celle qui incarne tant son époque. Dotée d’un feu intérieur hors norme, elle survivra à l’horreur des camps grâce à son extrême jeunesse, son goût et sa force pour la vie. Au retour, elle s’inscrit à Sciences-Po en septembre 1945, fidèle à son besoin d’action et à la volonté de sa mère, Yvonne, son modèle absolu : « Mes filles feront des études, elles apprendront un métier, elles travailleront. » Ces mots, Simone les a entendus de la bouche de sa mère dans la baraque des camps. Comment décevoir son modèle à présent, celle qu’elle aimait tant et qui succomba au camp de Bergen-Belsen seulement quelques semaines avant leur libération par les Anglais ? Cette force, c’est peut-être justement dans les mots de sa mère qu’elle la puise : « Chaque jour, maman se tient près de moi, c’est elle qui me donne la volonté d’agir. »

Simone Veil incarne le modèle par excellence pour les femmes. Une femme qui n’a jamais cessé d’étonner par son audace, sa détermination. Non pas parce qu’elle affichait un féminisme revendicatif, mais parce qu’elle refusait le mauvais sort qu’on faisait aux femmes, au prétexte qu’elles étaient plus faibles ou que leurs actions, leurs revendications entravaient celles des hommes.

Après ses études, son mariage, la naissance de ses trois garçons, le concours de la magistrature qu’elle réussit haut la main, elle est nommée à la direction de l’Administration pénitentiaire. C’est lors de son premier poste en tant que directrice des prisons que Simone Veil écoute les témoignages de jeunes femmes qui travaillent à ses côtés, elle entend leurs déboires face à des avortements qu’elles ont dû subir alors que cette pratique demeure illégale. Elle écoute la douleur, l’humiliation, l’exploitation financière et surtout l’hypocrisie. L’injustice criante. Elle constate que les femmes sans moyen sont exploitées, maltraitées, tandis que les riches bourgeoises vont avorter sereinement dans des cliniques en Suisse ou ailleurs. Elle s’intéresse aussi au sort des prisonnières et fera rapatrier dans les prisons françaises Djamila Boupacha, accusée d’avoir posé une bombe en Algérie et menacée de mort par l’OAS.

Devenue ministre de la Santé sous le gouvernement Chirac en 1974, elle se souviendra des discussions avec toutes ces femmes qui ne peuvent se permettre d’aller avorter dans des cliniques chics de Suisse ou d’Angleterre, de discussions avec des amis médecins qui dénoncent le retard de la France dans ce domaine. Elle se souvient aussi du procès de Marie-Claire, dix-sept ans, accusée d’avoir avorté et dénoncée par son agresseur, celui-là même qui l’avait mise en enceinte contre son gré. Une situation intolérable et un procès qui sonne le glas d’une époque : la jeune fille sera relaxée.


Simone Veil se battra pour faire adopter la loi légalisant l’avortement, alors que les pires propos de haine, d’humiliation se déchaîneront contre elle. Dans l’arène, il y a 482 hommes, et seulement 8 femmes… Les insultes, les menaces pleuvront. Mais elle tiendra la barre. Il fallait un courage, une lucidité exceptionnelle pour mener ce combat à terme. Et c’est ce combat auquel rend hommage ce petit livre, afin que nous ne l’oublions pas et que nous puissions transmettre à nos filles, ce que nous devons à cette grande dame.

Car ce combat gagné de haute lutte n’est jamais terminé. Comme on a pu lire l’inscription sur les trottoirs parisiens au soir de sa mort : « Simone s’éteint, les femmes restent en Veil. » Quel plus bel hommage ?

mardi 10 novembre 2015

"Emile Zola NON à l'erreur judiciaire" de Murielle Szac

Chronique de Maëlys



Ce petit roman de Murielle Szac raconte l'histoire d'Emile Zola ce fameux écrivain et journaliste français. Dans cette histoire l'auteur nous amène au coeur d'un des moments les plus importants de sa vie : son combat pour Dreyfus. Cette affaire que Zola tient à défendre afin que la vérité éclate au grand jour. J'ai vraiment apprécié ce livre car le choix du narrateur est très intéressant et on en apprend plus sur la personne qu'était Zola. On jongle entre son passé et son présent. On partage les doutes et les espoirs des personnages, leurs peurs, leurs colères et on entre réellement dans l'histoire.

mardi 8 septembre 2015

"Rosa Luxembourg : NON aux frontières" d'Anne Blanchard

Chronique de Lola


1914. Rosa vient de rentrer à Berlin et son chat Mimi est très heureux de la revoir. Tandis qu'elle travaille à un discours pacifiste qui vise à faire comprendre à ceux qui l'écouteront pourquoi il faut à tout prix éviter la Première Guerre Mondiale.

Mimi se souvient de ce qu'il a appris sur sa maîtresse en lisant ses dossiers, puis revient au présent et nous raconte sa propre histoire.

J'ai trouvé ce livre très intéressant car il nous permet d'appréhender la Première Guerre Mondiale du côté allemand et de comprendre que tous les allemands n'étaient pas en faveur de la guerre.

lundi 31 août 2015

"Lucie Aubrac NON au nazisme" de Maria Poblete

Chronique de Louise


Lucie Aubrac, jeune mère de famille est une résistante. Elle est amoureuse d'un juif. Afin de protéger le père de ses enfants, Lucie invente tout un tas de stratagèmes : évasions, fabrication de faux papiers et aussi réunions secrètes sont au rendez-vous.

J'ai aimé ce livre instructif qui se lit très vite et qui donne envie de se renseigner davantage sur le sujet et sur le personnage principal.