Chronique du blog Takalirsa
Mon engagement, comme tant d'autres gens ordinaires devenus légendaires, consiste à faire savoir aux autres qu'ils ne sont pas seuls.
Angela Davis est le symbole mondial de la révolte des Noirs, des femmes et de tous les opprimés, mais lui, il n'en sait rien. Lui, c'est un jeune réfugié qu'Angela Davis a rencontré à Calais, à qui elle va raconter sa vie.
Au fil des lettres qu'elle lui adresse, elle évoque son enfance dans la violence raciste, son engagement militant aux côtés de tous les exclus, la traque dont elle a été victime, accusée d'un meurtre qu'elle n'a pas commis, l'humiliation de la prison, son procès et l'indignation internationale qui la consacre leader des révoltés...
Mon avis :
La vie d'Angela Davis en sept épisodes clés et une profusion d'émotions.
Tout commence avec "la peur basique de tous ceux et celles pour qui la liberté n'est pas donnée à la naissance." Maisons dynamitées, insultes, passages à tabac, arrestations : l'enfance d'Angela s'est déroulée sur fond de violence. Quand, plus grande, elle comprend que "l'oppression d'un groupe par un autre a un unique but : le profit, le pouvoir", c'est un sentiment de colère et d'injustice qui l'envahit et la mène à une première "vague de révolte" : "Je me suis engagée pour militer."
Pour autant elle se sent "impuissante et frustrée" face au système. Difficile de "rester digne" malgré les humiliations. Heureusement elle n'est pas seule : en effet, "des milliers de personnes dans le monde m'ont témoigné leur soutien." : "Il fallait orienter notre énergie ensemble, pour qu'elle ait un autre impact que celui de notre propre dévastation." Elle devient "un symbole contre l'oppression dans le monde entier", "le symbole de l'énergie que nous avions mise ensemble pour obtenir des droits", y compris pour les femmes.
Le combat d'Angela Davis est colossal cependant j'ai trouvé que ce petit livre ne le mettait pas pleinement en valeur. Ecrit à la première personne, il s'adresse à un inconnu qui ne répondra jamais. On comprend que le parallèle avec la situation et le ressenti de ce réfugié traduit une volonté de transmission - du courage, de l'engagement, de la contestation. Mais la concision du propos, l'enchaînement un peu décousu, le style un peu sec, voire agressif, font qu'on ne s'attache pas vraiment à cette pourtant grande dame et qu'on ne mesure pas vraiment l'ampleur de son parcours. A noter en fin d'ouvrage : une bibliographie particulièrement complète et variée, "pour aller plus loin" justement dans la découverte du personnage.
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