lundi 27 février 2017

"Le groupe" de Jean-Philippe Blondel

Chronique du blog "Les petites madeleines"


Et là je comprends encore mieux pourquoi j'aime tant les romans de Jean-Philippe Blondel...l'auteur observateur qui touche juste et simple à tous les coups...

...parce qu'ils "parlent vrai", tout simplement ! Ce roman polyphonique d'un atelier d'écriture au lycée, c'est une expérience qui pourrait m'arriver, sauf qu'il me faudrait une sacrée dose d'audace et de force pour accueillir de tels sentiments libérés par l'écriture. Les parcours de jeunes adultes qui se construisent et dévoilent leurs intimités et de surprenantes maturités, les adultes professeurs qui lèvent aussi le voile et partagent leurs belles faiblesses, les révélations de l'écriture sont puissantes et l'impact du collectif en accentue encore la force émotionnelle. 

"François Roussel, professeur d’anglais et écrivain, se laisse convaincre de monter un atelier d’écriture pour les terminales de son lycée. Il se demande tout de même qui cela pourrait bien intéresser. Et puis les premiers inscrits arrivent : Léo, Émeline, Nina… et même Boris, le rigolo de la terminale ES. Ils seront douze au total, dix élèves et deux profs, réunis une heure par semaine dans un monde clos pour écrire. Pour tous, c’est un grand saut dans l’inconnu. Les barrières tombent, ils seront tous au même niveau, à découvert. Un groupe à part. Avec des révélations, des révoltes, des secrets qu’on dévoile. Des chemins qui se dessinent…"

Même après ce prologue dans lequel l'auteur nous dévoile la genèse de ce texte, créé d'après l'atelier d'écriture qu'il avait mis en place avec une de ses collègues, (lui qui d'habitude ne mêle pas ces deux casquettes de prof/auteur), oui, même après j'ai douté. Je me suis demandée à quel point il avait retouché les témoignages des élèves, parce que quand même, ça tombe juste, ça sonne limpide et émouvant, ça touche au cœur, c'est beau, respectueux, presque trop parfait. Et puis quoi? Je douterais que des élèves en soient capables? Certainement pas, moi qui suis régulièrement bluffée par ce que peuvent déjà sortir mes collégiens. Je suis peut être jalouse d'une telle expérience forte et humaine avec des élèves. Parce que je sens bien la mise en danger, hors de la zone de confort des places bien délimitées profs/élèves. Et pourtant j'aime à les bouleverser, ces places et ces étiquettes. Alors tout simplement, après avoir refermé ce roman, j'admets que j'ai été encore une fois touchée en plein cerveau, que ce texte ouvre des portes, que je ferais bien de proposer plus d'écriture à mes élèves....je ne doute plus, je profite juste de ce joli partage de fiction réaliste, et de cette ode au pouvoir de l'écrit ;)

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