vendredi 5 mai 2017

"Le groupe" de Jean-Philippe Blondel

Chronique du blog Bricabook



Un projet : un atelier d’écriture. Le cadre : un lycée. Le rythme : une fois par semaine durant 5 mois.

Depuis toujours François Roussel, 51 ans et professeur, n’a jamais mêlé ses deux professions : professeur et romancier. Et puis, un soir, une collègue a ce projet fou : « Et si tu lançais un atelier d’écriture ! » Les plus grandes idées ne naissent-elles pas au détour d’une conversation entre amis ? Les dés sont lancés, le projet est accepté par la hiérarchie. Bientôt, chaque semaine des lycéens se réunissent. Rien ne les lie, si ce n’est l’amour de l’écriture.

Le Groupe est un roman choral. Chacun y a sa voix, sa parole. Avec ses sensibilités différentes, ses parcours de vie. Ils apportent une pierre à un édifice qui semble au départ précaire, mais qui se solidifie rapidement. Quand on écrit, ne se met-on pas à nu ?

Réflexion sur l’écriture, sur son pouvoir, sur ses échecs aussi, les chapitres s’articulent et ils sont tous remplis d’une sincérité étonnante. J’ai tourné les pages avec un sourire aux lèvres, un pincement au coeur. Les élèves de monsieur Roussel sont aussi tellement les miens …

Les ateliers d’écriture, c’est un peu mon dada, comme le disait Omar … Que ce soit ici depuis plus de 5 ans, mais aussi dans la vie réelle, il ne se passe pas une semaine sans que des personnes ne prennent leur stylo devant moi pour plancher sur un exercice / sujet. Le groupe, c’est un peu ma classe patrimoine : des adolescents réunis une heure de plus par semaine pour l’amour des mots. Créer un dynamisme, laisser s’échapper des personnalités, et même faire naître des vocations (les suivre parfois avec une belle émotion dans leur parcours d’auteur débutant) … Nous ne revenons pas encore assez sur les bienfaits de l’écriture, sur son pouvoir. Ce roman ne démontre d’une merveilleuse façon.

Ce groupe, ce sont mes élèves, c’est aussi les participants de l’atelier d’écriture du lundi, mais encore ces adultes qui ont suivi certains ateliers que j’ai menés ici ou là. A chaque fois la même boule au ventre, à chaque fois la même germination, pour arriver au même émerveillement.

Alors oui, l’écriture de Blondel me plaît toujours autant pour sa simplicité et sa sincérité, elle a ce je-ne-sais-quoi d’universel, de touchant. Il faut lire Le Groupe. C’est un véritable cri du coeur.


Et dès la semaine prochaine, j’en parlerai à mes apprentis écrivains de l’atelier d’écriture … Écrire comme on respire, comme on aime aussi.

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