vendredi 25 août 2017

"Une petite voix" de Patrick Olivier Meyer

Chronique du blog Méli-mélo de livres


Jérémy, jeune garçon de 8 ans, se sent bien différent des autres : à son âge, il éprouve une grande solitude, se sent en permanence en décalage avec les autres, aussi bien en famille qu'à l'école. D'une sensibilité et d'une imagination qui le dépassent, il s'est inventé un personnage : April March. Tout le contraire de lui : elle est libre, déterminée, originale. Son existence reste secrète. Il rêve de la rejoindre afin d'échapper à cette existence sans goût.

Le roman est construit au début sur l'alternance des vies des deux personnages : le quotidien de Jérémy fait d'incompréhensions et de grande solitude et celle d'April, jeune orpheline qui fugue et vit des aventures incroyables dans toute l'Angleterre. Peu à peu, April disparaît au profit de la souffrance de Jérémy qui dépérit, étouffé par son imaginaire, incompris par son entourage familial.

A vrai dire, en commençant ce roman, je ne m'attendais pas à tant de tristesse. Je pensais trouver un roman dans la même veine que celui-ci.


C'est un roman qui serre le cœur tant le personnage perd tout appétit de vivre, avec un entourage incapable de comprendre ce qu'il vit à l'intérieur. En permanence, leurs dialogues sont des dialogues de sourds. Le lecteur se sent impuissant, lui qui a un peu plus les clés pour comprendre Jérémy (quoique...).

On oscille entre rêve et réalité, voire dans un état semi-comateux, qui finit par provoquer une sorte de malaise diffus, difficile à expliquer. Sans doute ce que ressent le jeune garçon. Et c'est vraiment inconfortable !

Un roman très fort sur la différence, sur comment trouver sa place quand on n'est pas comme les autres à l'intérieur, sur la force et le pouvoir des rêves, mais qui m'interroge tout de même sur le lectorat cible. Je ne sais pas si des lecteurs de 9 à 12 ans seront en capacité de saisir tous les enjeux soulevés par cette lecture : la construction n'est pas si aisée à suivre, le basculement de Jérémy est assez abrupt alors que la première moitié du roman plus légère, et la fin assez étrange quoique très belle.

Une lecture en demi-teinte donc qui m'interroge mais qui a le mérite de poser subtilement ces émotions décalées de l'enfance et qui trouvera écho chez tous les enfants hypersensibles et imaginatifs. Une clé de compréhension aussi sans doute pour les adultes qui les entourent. Je l'ai d'abord ressenti comme tel.

Il s'agit du premier roman jeunesse de l'auteur.


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