mercredi 3 juin 2020

"PLS" de Joanne RIchoux

Chronique du Blog Livres à profusion


C’est une partie de l’histoire de jumeaux, Sacha et Angelique-Angie. Ils ont organisé une fête chez eux. C’est Halloween. Pour Sacha, ce sera la première fois qu’il revoit tous ceux qu’il a côtoyés il y a déjà quelques temps.

Entre Sacha et sa soeur, c’est une relation très forte. L’un et l’autre se surveillent. Elle pour que son frère ne passe pas à l’acte. Lui, pour protéger sa soeur. Sacha est un jeune homme seul, aux idées noires. Pourtant, il veut échanger, mais tous ces gens lui font peur, il ne sait pas comment se comporter. Donc, il est tout de même agressif. Vivre avec les médicaments, être dans un autre état, lorsqu’ils sont pris, voir le monde pas tel qu’il est mais cela permet, plus ou moins, de l’affronter. Sacha, lors de cette fête, se rend tout de même compte que d’autres jeunes, comme lui, peuvent souffrir mais qu’ils le cachent.

Ecrire sur la souffrance psychologique, psychiatrique des jeunes afin que ces jeunes lecteurs puissent comprendre qu’ils ne sont pas seuls à souffrir, qu’ils doivent se faire soigner, en parler. Cela permet également aux parents qui peuvent lire ce genre de livres que leur enfant peut être malade. Car oui, on parle et on écrit sur les maladies psychiatriques, psychologiques. Quand je prends le bus, j’entends certains jeunes parler de leurs problèmes. Personnellement, je le vis au quotidien depuis huit ans. Avec toujours la peur au ventre de la TS. Mais certains n’ont pas de comportements à risques, ils ne mélangent pas alcool et médicaments. Et même s’ils sont suivis, le passage à l’acte peut très vite arrivé et également surprendre.

Les pages de ce livre se tournent très facilement et à un moment donné, c’est le choc,véritablement le choc. Dès les premières pages, dès que j’ai compris un peu ce qui se passait, je m’interrogeais sur le comportement d’Angélique qui semblait, à tous points de vue, une jeune fille comme les autres, même si elle surveillait son frère, même si elle était à ses côtés tout le temps.

Comment affronter la maladie d’un proche ? Comment affronter la maladie d’un jumeau alors qu’on les dit connectés entre eux ? Comment affronter l’indicible que l’on n’a pas su voir à temps ? Comment faire en sorte qu’une relation fonctionne des deux côtés. L’autre, même s’il a peur, même s’il doit affronter ses propres démons, même s’il a peur de s’écrouler, doit pouvoir accepter cet autre qui se révèle tout de même proche par bien des côtés. Alors oui, une relation n’est jamais gagnée d’avance. On peut être entraîné, on peut entraîner l’autre dans sa maladie. Mais des fois, quelque chose de beau peut sortir car il faut savoir et pouvoir échanger, se confier et tenter. Cela peut donner quelque chose de beau et permet de finir sur une note d’espoir.

Des mots crus, certes, des jeunes qui boivent beaucoup, sans mesure, qui ont des relations sexuelles sans lendemain. Mais des jeunes qui veulent vivre une belle histoire d’amour avec une personne qu’ils connaissent depuis plus ou moins longtemps. Des jeunes qui voient tout, qui s’excusent de faire subir, qui comprennent tout de même les adultes. Mais que c’est dur d’exprimer ses opinions, ses émotions, surtout après un drame, où tout le monde se renferme sur soi.

Comment affronter la maladie ? Comment affronter la mort ? Comment affronter la souffrance quotidienne ? Comment affronter cette solitude ? Le roman ne donne pas de conseils mais partage une expérience qui peut arriver à tout un chacun.

Ravie également de retrouver une référence, plusieurs fois, à une fragrance Mugler, Womanity avec sa note sucrée-salée, figue et caviar, une figue très présente pour Sacha et également les odeurs, lorsqu’il échange avec Elle. Une odeur représente une personne, une ambiance…


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